mercredi 29 mars 2017

Le tyran des songes ; Oren MILLER.

Édition : EDB.
Prix : 4,99 €
Sortie : 01/12/2016
Pages : 494

Le tyran des songes
Oren MILLER.



Résumé.

Quand on est protégé par Jack Maubrey et son acolyte Le Chasseur, normalement, on devrait éviter les situations désastreuses. Mais ça, c’est quand on a de la chance. Et Emma a quelques lacunes dans ce domaine.

Entre un Triton croisé à la bibliothèque et le Marchand de sable qui semble s’intéresser particulièrement à elle, sa vie prend une tournure digne des romans qu’elle achète toutes les semaines à la librairie.
Ressentir les rêves et cauchemars des autres ne signifie pas aimer y vivre. Et pourtant, Emma se retrouve embarquée dans un monde où dieux et déesses, sorciers, magiciennes et autres créatures se disputent une partie d’échec grandeur nature. Lorsqu’en plus la Mort, très mauvaise perdante, s’incruste dans le jeu : on frise dangereusement l’Apocalypse.

Un conseil : gagnez… Ou faites comme Emma : courez. Vite.















C’est après avoir rencontré Oren MILLER à Livres Paris que je me suis laissée tenter par cette histoire. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de fantastique, alors que c’est un genre que j’affectionne depuis toujours. 
J’étais donc pressée et curieuse de découvrir l’auteur dans ce genre, qui est connue pour écrire des polars, mais pas que ! Derrière ce nom se cache également ‘Lucie CASTEL’, auteur de « Pas si simple », une comédie romantique publiée chez Harlequin que je ne peux que vous conseiller de lire ! ( Croyez-moi, vous ne le regretterez pas ).

L’histoire du « tyran des songes » commence de manière brutale : des sortes de créatures étranges viennent assassiner un couple pour kidnapper leur bébé. Cependant, leur plan est déjoué par la Mort elle-même, venue personnellement tirer d’affaire cet enfant.
Plusieurs années plus tard, nous retrouvons Emma, ce fameux bébé, à l’aube de ses 18 ans. Elle est très renfermée, passe ses journées à lire et à rêver de Vlad, le beau jeune homme qui travaille à la librairie à côté de chez elle.
Cependant, elle ne se sent pas comme tout le monde. Lorsqu’elle regarde quelqu’un dans les yeux, elle peut ‘lire’ en eux. Comme s’ils étaient des livres, elle a accès à leurs sentiments, à leurs craintes. Elle cache depuis toujours son regard derrière des lunettes, entravant cet étrange don qu’elle garde pour elle-même.
Mais un jour, toutes ses certitudes sur son monde, sur sa vie, vont voler en éclat lorsqu’elle se fera kidnappée par Hypnos, le marchant de sable. 

Cette chronique va être très dure d’écrire car j’ai vraiment adoré cette lecture. Cette histoire est tellement riche, tellement complexe, que pour expliquer sans spoiler ou se mélanger les pinceaux va être compliqué !

Oren MILLER nous surprend dès le début en nous offrant une vision de notre monde complètement nouvelle, fantastique et déjantée. Imaginez que notre réalité n’est pas celle que l’on pense. Que derrière ce qui nous semble ‘normal’, se cache des choses et des êtres qui le sont moins. 
En parallèle à notre monde, à notre réalité, des êtres vivent dans l’ombre, se cachant des humains, n’interagissant jamais avec eux. Ces êtres sont des Juges des Enfers, des harpies, des sorciers, des allégories et bien d’autres.. Imaginez un seul instant que la Mort existe réellement, que sa cousine est la Justice, que le Chasseur est le bras droit de la grande faucheuse et qu’Hypnos, le marchant de sable, est le grand méchant loup. 
Sans entrer trop dans le détail pour ne pas vous gâcher l’effet de surprise en découvrant cet univers, je peux vous dire que j’ai été complètement séduite par cette idée. 
Etant une grande fan de mythologie grecque, je peux vous dire que j’ai été servie avec cette lecture. J’ai retrouvé beaucoup de références à cet univers que j’affectionne particulièrement et j’ai aimé imaginer que des êtres surnaturels vivaient en parallèle de notre monde. L’auteur trouve de bonnes raisons au fait qu’ils se cachent, nous expliquant le pourquoi du comment, et tout nous semble vraisemblable. C’est en cela que repose la force de son récit : c’est que l’on y croit, que ça pourrait être réel. 

L’intrigue se focalise sur Emma. Qui est-elle ? Pourquoi a-t-on voulu la kidnapper quand elle était encore un bébé ? Pourquoi est-elle toujours en danger ?
Beaucoup de questions pour un seul personnage qui nous tiennent en haleine. Nous ne savons pas grand chose sur elle et apprenons en même temps qu’elle toutes ses particularités qui font qu’elle est en danger. 
L’histoire est narrée à la troisième personne, ce qui est un peu perturbant au début car je n’ai plus l’habitude de retrouver le ‘il(s)/elle(s)’ dans mes lectures, et nous alternons entre plusieurs points de vue. Il y a d’abord les chapitres sur Emma, le personnage principal, mais nous suivons également d’autres intrigues qui ont toutes pour point de ralliement Emma. Parfois, nous suivons Jack, la Mort, parfois des sorciers, comme Cassiphoné, parfois d’autres personnages. J’ai trouvé que l’auteur maitrise parfaitement cette alternance, sachant quand changer d’endroit et de personnage au bon moment, nous laissant dans le suspens, dans le flou, mais nous apportant suffisamment de réponses pour que l’on puisse continuer à comprendre l’histoire et, surtout, à réfléchir sur les possibles autres intrigants qui se cachent dans l’ombre.

Allons droit au but : ce qui m’a le plus séduit dans cette histoire est la plume d’Oren MILLER. Dans « Pas si simple », j’avais adoré ce trait d’humour, ce petit grain de folie qui nous donne le sourire du début à la fin de l’histoire ( même si l’on pleure parfois aussi ). Ici, on retrouve avec plaisir cette particularité qui est encore plus exploitée. On sourit et on rigole vraiment à certains passages ! C’est croustillant et on ne s’en lasse pas !
Ce qui fait vraiment la différence dans « Le tyran des songes » et qui offre à l’auteur la possibilité de mettre en avant son humour si particulier est le personnage de la Mort : Jack. Il a un sens de la répartie très particulier et apporte de la légèreté au récit. A l’image de ce personnage qui est assez singulier, chacune de ses apparitions, chacune de ses paroles est particulière. Je suis littéralement tombée sous le charme de ce personnage hors-norme et je n’attendais qu’une chose : qu’il apparaisse et qu’il sorte encore une de ses répliques dont lui seul a le secret !

Les autres personnages sont tous travaillés et ont chacun leur propre caractère. 
Emma nous apparaît fragile et un peu perdue pendant la grande partie de l’histoire, mais l’on s’attache quand même à cette jeune femme qui doit apprendre à ingurgiter toutes ces révélations le plus rapidement possible pour survivre, tout simplement.
Le duo Jack ( la Mort) / Orion ( le Chasseur ) est vraiment la grande surprise de cette histoire. Ils agissent un peu comme un vieux couple, surtout au niveau de leurs échanges verbaux. Un lien étrange et inexplicable les unis, mais on se prend vite d’affection pour ces deux hommes.
J’ai également apprécié Astrée, surtout le personnage ‘physique’ qu’elle incarne, et l’apparition d’Eros est rapide, mais efficace. Le message qu’il envoie à Jack est à mourir de rire ( enfin, pas tellement vu la situation dans laquelle les personnages se trouvent ).
Petit clin d’œil à Syphilis, le lapin de Jack, qui est également présent dans « Pas si simple ». A se demander si Oren MILLER n’aurait pas réellement un lapin prénommé ainsi ? 

La fin est le seul point négatif que j’ai trouvé à cette histoire.
D’abord, j’ai trouvé que les derniers évènements s’enchaînaient trop vite. Un peu comme une chaîne de dominos qui se renverse, un nouveau rebondissement arrive derrière un autre à une vitesse folle et ce changement de rythme m’a un peu décontenancée. L’auteur prend son temps tout au long de l’histoire et cette accélération casse le rythme.
Et cette fin ? Pourquoi est-elle si ouverte ?! Alors oui, je fais partie de ces lecteurs qui ont besoin que chaque chose soit rangée dans sa case, que plus aucune interrogation ne subsiste à la fin d’une lecture. J’ai ce besoin que l’auteur choisisse pour moi ce que vont devenir les personnages, fasse les choix à ma place. Ici, même si la plupart des informations sont données, je reste malgré tout dans le flou. De même, que devient la mère de Cassiphoné ?
Je ne développerai pas plus pour ne pas vous en dire trop. Je ne sais pas si l’auteur a voulu terminer cette histoire comme cela, car elle pourrait se suffire à elle-même, ou si le fait d’avoir une fin ouverte était une solution pour l’auteur de pouvoir replonger dans cet univers quand elle le souhaiterait.




En conclusion, « Le tyran des songes » est une VRAIE surprise. Oren MILLER m’a vendu du rêve, m’a fait croire à son univers, même si la fin me laisse un goût de trop peu.
Autant le dire, la grande force de son récit repose sur son style d’écriture et notamment à son humour si particulier que j’ai eu vraiment beaucoup de plaisir à retrouver dans le personnage de Jack. Je suis étonnée de la force de son histoire et de son talent qui lui permet de jongler entre plusieurs styles de romans avec autant de facilité ( fantastique/comédie romantique ). 
Maintenant, je n’ai qu’une hâte : la lire dans son autre genre de prédilection, le polar, avec « J’agonise fort bien, merci. » ( avec un titre pareil, ça annonce la couleur, non ? ).






Un livre à lire si vous adorez la mythologie grecque, l’humour noir et le fantastique.









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